Zones hors-contrôle et ``politique de la ville``
Qu’il existe en France métropolitaine des quartiers entiers échappant d’usage à l’autorité de l’État est indéniable. Mais rares sont les témoignages aussi forts que celui de Didier Daeninckx, communiste genre nostalgique, quand il montre quel périlleux cloaque est devenu « sa » banlieue rouge. Témoignage d’autant plus frappant qu’il retrouve parfois les accents d’un Jules Vallès. Présentons-en donc d’abord des extraits.
QUESTIONS À UN EX-CAMARADE
« La raison pour laquelle ses amis, ses camarades, dans leur projet de reconquête de la ville, leur ville, recrutaient parmi les voyous, les dealers d’herbe et de cocaïne… Garage municipal : saisie de onze kilos de cocaïne, d’armes de guerre dont une Kalachnikov, des bijoux, gilets pare-balles, et plusieurs dizaines de milliers d’euros. »
ÉQUIPES MUNICIPALES CORROMPUES
« Le langage révolutionnaire qu’elles affectionnent, la revendication mille fois martelée du vivre-ensemble, ne sont que des oripeaux, un bruit de fond tout juste destiné à recouvrir des pratiques contraires… Dans ces villes ghettoïsées pour partie par le clientélisme, les arrangements communautaires, la misère n’a cessé de prospérer. On y évalue aujourd’hui à près de 50 % la part des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté, alors que la moyenne nationale flirte avec les 15 % — trois fois moins. »
MISÈRE SOCIALE, VIOLENCE SOCIALE
« Les rats prolifèrent dans les rues, les rares espaces verts… Depuis la rentrée des classes, chaque matin, les familles font la chaîne pour interdire l’entrée de la maternelle aux dealers qui en ont fait l’un de leurs repaires. On vient de trouver des armes, de la came, dans le faux plafond de l’antenne jeunesse… Dans les poches de misère, quand le système politique faillit, la violence s’ouvre à la sauvagerie. »
POURQUOI CE DÉSASTRE ?
« Des territoires entiers, des poches de relégation, vivent en équilibre précaire et les cales qui permettent à l’édifice de ne pas s’effondrer ont pour nom clientélisme, corruption, trafic de toutes substances, communautarisme. »
OÙ EST L’ÉTAT ? QUE FAIT-IL ?
« Ici, les services de l’État ont été défaillants pendant plus de trente ans, on a envoyé au casse-pipe des fonctionnaires débutants, les effectifs de toutes les structures régaliennes étaient sous-dimensionnés, on cachait la disette généralisée derrière les rénovations spectacularisées des quartiers. »
Étude réalisée par Xavier Raufer – Criminologue
Étude publiée par la Fondation Patriotes pour l’Europe