Sanctions internationales et situation humanitaire en Syrie

Une situation humanitaire catastrophique

Depuis le début du soulèvement en mars 2011, plus de 500 000 Syriens ont perdu la vie. Plus de la moitié de la population syrienne d’avant-guerre a été déplacée, soit à l’intérieur du pays, soit au-delà des frontières. Plus de 11 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. Les civils sont les principales victimes du conflit dans le pays et plus de 85 % des Syriens vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté.

Le coût de la reconstruction du pays est estimé entre 250 et plus de 500 milliards de dollars, tandis que le PIB a chuté de 60,2 milliards de dollars en 2010 à environ 21,6 milliards de dollars en 2019. La situation socio-économique du pays est également catastrophique. La livre syrienne a continué à subir une dépréciation massive par rapport à la valeur du dollar américain, qui a presque doublé entre janvier et mai 2020, alimentant ainsi davantage l’inflation.

L’érosion du pouvoir d’achat en Syrie a été spectaculaire, les estimations faisant état d’une diminution de 93 % en mai 2020 par rapport à 2010. Les prix des denrées alimentaires et des boissons ont été multipliés par 32,5 depuis 2010, tandis que les prix des biens et services généraux ont été multipliés par près de 27 au cours de cette même période. Près de la moitié de cette augmentation s’est produite au cours des cinq premiers mois de 2020, en particulier en mai.

Le Programme alimentaire mondial déclarait en mai 2020 qu’au cours des six mois précédents, 1,4 million de Syriens supplémentaires avaient perdu l’accès à une alimentation adéquate, ce qui porte à 9,3 millions le nombre total de personnes en insécurité alimentaire en Syrie.

Parallèlement à cette situation, des années de guerre ont affaibli le système de santé, en raison de la destruction de nombreuses installations sanitaires, d’un budget en diminution, de la fuite des médecins et infirmiers du pays et des sanctions, laissant la Syrie avec d’importantes pénuries de médicaments, de fournitures médicales et de personnel. Seuls 64 % des hôpitaux et 52 % des centres de soins de santé primaires en Syrie étaient pleinement fonctionnels à la fin de 2019, près de 70 % du personnel de santé ayant quitté le pays.

S’en suivent toute une série de conséquences humaines, largement détaillées dans le dernier rapport de la Banque Mondiale (printemps 2022), intitulé avec justesse Lost Generations of Syrians.

Étude réalisée par Frédéric Pichon

Étude publiée par la Fondation Patriotes pour l’Europe

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