Menaces liées à l'abattage rituel
«La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés par la façon dont ses animaux sont traités.»
Cette déclaration du Mahatma Gandhi sonne clair aujourd’hui. Marine Le Pen a été la première femme politique à alerter les Français sur l’abattage rituel en 2012. Au-delà de la discussion sur nos valeurs fondamentales de refus des douleurs inutiles et sur le libre choix des consommateurs, la fondation ID a voulu étudier les conséquences de ces pratiques, en analysant notamment l’aspect méconnu des risques sanitaires qu’elles comportent pour nos sociétés.
Le problème
À travers l’Europe, des millions d’animaux continuent de souffrir inutilement parce que les techniques d’étourdissement ne sont pas employées, sans autre raison que de conforter certains pratiquants ou associations qui revendiquent des exigences spécifiques en matière d’abattage.
En France, jusqu’à la moitié des animaux seraient abattus sans anesthésie : le rapport confidentiel du ministère de l’Agriculture (2011) estime l’abattage rituel dérogatoire à 40 % des bovins et 60 % des ovins. Cette dérogation n’est pas soutenue par les populations en Europe. En France, par exemple, 72 % des Français désapprouvent la dérogation permettant de ne pas étourdir les animaux avant leur abattage.
Comme le souligne clairement la déclaration de Gandhi, le type de traitement que reçoivent les animaux est l’étalon de mesure de l’état moral d’une société, allant bien au-delà des répercussions directes sur les animaux concernés. En effet, la manière dont nous traitons les animaux dans nos sociétés incarne ce que nous sommes et les principes moraux que nous souhaitons défendre. Désapprouver la souffrance animale n’implique pas une opposition à la liberté religieuse ; cela nous rappelle simplement que ces pratiques sont en contradiction avec les principes et les valeurs qui définissent notre civilisation et que nous souhaitons défendre.
Une obligation religieuse ?
En fait, l’abattage rituel n’est pas obligatoire dans le Coran. C’est une idée fausse que des sources islamiques comme le Coran prescrivent explicitement l’abattage sans étourdissement, de manière similaire à l’interdiction de consommer du porc, du sang ou une bête trouvée morte.
Ainsi, le grand mufti d’Égypte Muhammad ‘Abduh, leader du mouvement de la Réforme (islah), a émis en 1903 une fatwa autorisant les musulmans à manger de la viande des Gens du Livre, même si ceux-ci assommaient leurs bêtes avant de les saigner. Jusque dans les années 80, les autorités islamiques suivaient le cinquième verset de la cinquième sourate du Coran, disant aux croyants que l’abattage religieux était réservé à des occasions spéciales telles que la fête des sacrifices, mais n’était pas obligatoire pour la nourriture de tous les jours.
Aujourd’hui encore, en Suède par exemple, la grande majorité des musulmans suédois consomment de la viande produite en Suède, où les animaux ont en fait été étourdis avant d’être tués. Par conséquent, le législateur européen ou national ne doit pas avoir peur d’établir la loi en accord avec nos normes morales. Concernant les méthodes d’abattage, il n’y a pas d’obligation « ultime » dans le Coran.
Avant l’application de la charia pour tous et toutes, le « Pilate technocratique », suivant l’expression de Jean-Edern Hallier, semble vouloir se laver les mains sur la question de la douleur évitable d’un être conscient.
Étude réalisée par Virginie Joron, député européen
Étude publiée par la Fondation Patriotes pour l’Europe