Le sultan Erdogan par Jordan Bardella
Toutes les racines de l’identité européenne ont été présentes sur le sol turc. L’ami des civilisations grecques et latines le sait. Il aura visité les vestiges de cette précieuse histoire. Le pèlerin chrétien a peut-être fait le voyage sur les traces de Saint Paul… ou même cheminé jusqu’à Antioche où le nom de « chrétien » fut donné pour la première fois.
Mais la Turquie a choisi de se détourner de tout cet héritage. Depuis longtemps déjà, l’Empire ottoman n’a cessé d’agresser les Nations européennes qui souvent durent se coaliser, comme devant Vienne ou à Lépante, pour résister à ses invasions. Son successeur, l’État turc, fut de tous les malheurs du XXe siècle, commettant les pires alliances et organisant systématiquement l’expulsion des chrétiens d’Orient de son territoire, allant jusqu’au crime par le génocide des Arméniens et de nombreuses autres communautés orientales en 1915.
Au moment où l’Allemagne instrumentalisait l’influence turque pour inciter les combattants de l’Empire français à la désertion, Ankara conduisait des colonnes dans ce qui est aujourd’hui le désert syrien, brisant les familles, violentant les femmes et abandonnant les hommes aux morsures du désert. Quelques-uns en réchappèrent d’ailleurs grâce à l’intervention d’officiers français. De Belgrade à la petite ville de Qaa au Liban, on se souvient des efforts de la France pour faire face à la Turquie.
L’histoire turque le prouve : le pays a décidé d’être étranger sinon ennemi des Nations européennes. C’est sur le fondement de cette histoire que le potentat Erdogan assied ses déclarations tapageuses menaçant la sécurité des populations européennes, violant régulièrement les souverainetés nationales de la Grèce et de Chypre, noyautant les pays des Balkans, envenimant les conflits syriens et libyens, utilisant les réfugiés présents sur son sol pour rançonner les travailleurs européens.
Erdogan ne se voit aucun destin européen, il déteste toute la culture européenne. Influencé par l’idéologie des Frères musulmans, il considère que le retour des Européens au contact des musulmans à partir de la campagne d’Égypte fut un ferment de désordre et d’impureté pour l’islam. Il a simplement décidé d’utiliser l’argent des Européens pour payer le renouveau économique turc.
À cet égard, il serait éthiquement raisonnable de demander à la Turquie de rembourser les sommes qu’elle a reçues depuis que sa candidature à l’entrée dans l’UE a été acceptée en 1999, puis que les négociations d’adhésion ont débuté en 2005. Évidemment, cela n’est pas un objectif politique réaliste pour le moment. Ce qu’il nous faut exiger, c’est la fin des faux-semblants.
La fin des faux-semblants d’Emmanuel Macron, qui devrait refuser la contribution financière de la France à l’UE tant qu’un centime de nos impôts est utilisé par Erdogan pour soutenir sa fuite en avant dans l’islamisme politique. La fin des faux-semblants de la Commission européenne, qui pleure d’un œil les atteintes permanentes aux droits de l’Homme en Turquie mais continue à considérer Erdogan comme un partenaire. La fin des faux-semblants de l’OTAN, qui dorlote son allié turc, allant même jusqu’à éconduire la France quand celle-ci proteste après la provocation de la marine turque à l’égard de notre flotte le 10 juin 2020. La fin des faux-semblants allemands, enfin, car Berlin, qui affirme partout être aux côtés des victimes de la Turquie, ne cesse de protéger sa relation spéciale avec Erdogan.
Que l’on comprenne bien : la Turquie n’est pas européenne historiquement, et son adhésion à l’UE n’est pas dans l’intérêt de l’Europe, encore moins dans celui de la France. Pourquoi alors s’acharner à intégrer Ankara dans la famille européenne ? Parce que nos gouvernements successifs ont peur. Peur de dire que les peuples européens ont une identité, une culture, une généalogie et que celles-ci n’ont jamais intégré la Turquie.
En mars 2020, mon ami Alexandre Del Valle écrivait dans Valeurs Actuelles : « Plus que jamais, le néo-ottoman Erdogan teste les réactions de ses voisins. Il ne s’arrêtera que lorsqu’il trouvera en face de lui une résistance et une unité. » En hissant Marine Le Pen à la tête de notre pays, nous trouverions une dirigeante capable de faire face au calife et à ses vizirs.
Il y a urgence !
Étude réalisée par Jordan Bardella
Étude publiée par la Fondation Patriotes pour l’Europe