La face noire de la société de "l'information"
La face noire de la société de l’information est encore mal connue. Les opérations de ransomware représentent pourtant des centaines de millions de dollars chaque année, le piratage et le vol de données se chiffrent en milliards, et certains dommages causés par des hackers malveillants sont incommensurables : paralysie d’administrations, d’infrastructures, de chaînes de commandement, etc.
« Le Start-upper tricolore, au lieu de s’occuper gentiment de ses petites affaires, se mêle de politique. Il s’est mis au service d’un projet de société. Projet lui-même assez vaguement défini mais qui a le mérite de porter un nom des plus catchy : Start-Up Nation…
Le projet de la Start-Up Nation s’énonce à coup de tweets et de conférences dispensées en mauvais anglais, autrement dit, à la truelle… Aborder le concept de Start-Up Nation avec un œil critique et tâcher de dissiper les vapeurs sucrées, entêtantes, presque écœurantes du langage bullshit qui l’entoure…
La Start-Up Nation est moins une affaire de politique économique que de réorientation des aspirations collectives. De la rééducation des peuples en mode cool… L’invocation du grand esprit startup, à quoi sert-elle ? S’il s’agissait moins de transformer l’économie que d’ouvrir la voie à une rééducation morale de notre belle jeunesse…
L’effet visé de l’homélie permanente sur la Start-Up Nation, c’est la reconfiguration de la morale collective qui anime nos concitoyens. Tous sont invités à se rêver en entrepreneurs. Une ambitieuse tentative de rééducation de masse, s’il en est… Le start-upper est cet être ambivalent, curieux mélange de délire de puissance — après tout, il vise l’hyper-croissance et la domination sans partage — et de soumission absolue à l’ordre du marché.
Et la Start-Up Nation se révèle dans toute sa nudité : un stakhanovisme pour open-space… La Start-Up Nation est tout à la fois un régime politique et une certaine configuration de l’âme des citoyens start-uppers qui la composent. »
L’objectif de la manœuvre-Macron
« Un peuple tout entier possédé par l’idée de sa propre réussite économique et par nul autre idéal. Un peuple qui a enfin compris qu’on mesure l’homme à la seule valeur pécuniaire qu’il génère, un peuple converti aux principes de la méritocratie darwinienne, et où chacun, zéro ou héros, est à sa place…
Une république dont les citoyens acceptent sans renâcler l’autorité des managers qui les gouvernent, dans l’open-space et au-delà. Des citoyens start-uppers qui se conçoivent eux-mêmes comme autant de sociétés par actions simplifiées et gèrent leur vie en conséquence.
Qui optimisent. Qui pivotent. Qui pilotent. Qui s’accomplissent dans la jouissance du travail et de l’effort et savent que leurs succès comme leurs échecs sont à eux. Et à eux seuls.
La Start-Up Nation est ce pays idéal, uniquement peuplé d’ analystes symboliques et de manipulateurs d’abstractions, affranchis des contraintes de la production matérielle. »
Étude réalisée par Xavier Raufer
Étude publiée par la Fondation Patriotes pour l’Europe