Wokisme : Déconstruire la déconstruction

À l’initiative de nos membres députés européens, Philippe Olivier et Patricia Chagnon, le thème traité, analysé et débattu lors du colloque organisé le 21 avril 2023 était celui du wokisme.

Écriture inclusive, théorie du genre, destruction d’œuvres d’art, haine provoquée au nom d’oppressions fantasmées : le wokisme investit l’ensemble du champ culturel pour s’installer petit à petit dans nos codes juridiques, culturels et sociétaux.

Bien qu’inconnu ou indéfini pour la majorité de nos compatriotes, ce concept, insidieux dans sa progression, conquiert pourtant des pans de plus en plus larges, nombreux et visibles de notre vie quotidienne.

La députée, mais aussi la mère et la femme que je suis, s’inquiète tout autant d’un phénomène grandissant ayant pour épicentre de sa diffusion les organismes en charge de la jeunesse.

Organiser cet évènement à Paris a d’autant plus de sens que c’est dans cette capitale qu’est née la Révolution française, une révolution politique et institutionnelle qui ne fut que la conclusion logique d’une guerre culturelle préalablement menée par les Lumières, mouvement intellectuel qui s’est joué, là aussi, à l’échelle de l’Europe.

La guerre culturelle précède toujours les bouleversements politiques. Mais la lutte culturelle contemporaine que mène le wokisme va à contre-sens du mouvement des Lumières.

En France, un des outils intellectuels majeurs de la Révolution fut l’Encyclopédie, soit la compilation des définitions, des limites ; ces définitions qui contribuèrent à renforcer l’esprit scientifique et à ouvrir les voies du progrès.

Ici, l’objectif de déconstruction est clair, mais il se fait dans le règne du flou, du brumeux et de l’indéfini. Les catégories spontanées, innées, d’appartenance à un sexe ou à une ethnie disparaissent au profit d’une définition individuelle n’ayant pour normes que ses propres jugements et souvent ses propres angoisses identitaires.

La science du langage, mais aussi la science dure, explosent pour laisser la place à un individu-roi tout tourné vers soi et non plus vers les siens. L’ère de l’indifférenciation est souvent celle du mal-être et des angoisses : ce que subissent et vivent nos jeunes en sont hélas les symptômes.

L’ère de l’indifférenciation est également celle de la mort du politique, car sous le diktat de l’hyper-individualisme, le lien social périclite : ce lien fragile de solidarité qui n’est fort que lorsque l’individu éclipse sa singularité au profit de l’échange, du partage et de la co-construction.

Aussi, contre ce flou revendiqué et pour nous armer aussi intellectuellement, j’offre cette question supplémentaire à nos orateurs français comme étrangers : comment définir le wokisme ? Et surtout, doit-on utiliser ce terme qui nous est imposé par ceux qui le promeuvent ?

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