Responsabilités de L'UE dans la crise Chypriote de 2013
En mars 2013, les citoyens chypriotes ont subi une crise financière d’une extrême violence, qui a eu des impacts très sévères pour l’ensemble de la société.
À la suite d’un plan de « mise à contribution » des épargnes des déposants chypriotes, appelé « bail-in plan » (plan de requalification de l’épargne pour renforcer la capacité d’absorption des pertes des établissements bancaires et réduire un risque systémique), de nombreux déposants chypriotes ont perdu une partie importante de leurs économies, souvent constituées par leur dur labeur pendant toute une vie.
Une catastrophe socio-économique comparable à celle de 1974
Dans une certaine mesure, l’impact du bail-in plan imposé aux déposants chypriotes a été perçu comme un traumatisme comparable à la catastrophe de 1974, lorsque la Turquie a envahi la partie septentrionale de l’île. Cette invasion entraîna une longue récession, provoqua la perte de maisons et d’entreprises pour de nombreux Chypriotes du Nord, et força des dizaines de milliers de Chypriotes grecs à s’exiler vers la partie méridionale de l’île non occupée.
En 2013, les fondements économiques de Chypre furent détruits lorsque la deuxième banque la plus importante de l’île, la Banque Laiki, fut absorbée par la première banque chypriote, la Banque de Chypre, et lorsque leurs actifs grecs furent vendus à perte. La situation fut aggravée par le fait que les banques chypriotes furent contraintes, dès 2011, d’annuler une partie substantielle des dettes grecques dont elles étaient détentrices, sans pour autant recevoir d’aide de Bruxelles.
Pourtant, les institutions européennes étaient pleinement conscientes de l’effet dévastateur que cette mesure aurait inévitablement sur les finances chypriotes et l’économie générale de Chypre, une économie de petite taille par rapport aux autres États membres de l’Union européenne.
La troïka, composée de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, imposa alors aux Chypriotes, de manière discrétionnaire — puisqu’ils ne furent ni informés ni consultés directement sur leur propre spoliation — un plan de bail-in. Ce plan s’imposa au gouvernement de la République de Chypre par le biais de pressions, voire de menaces géopolitiques et géoéconomiques, sachant que Nicosie ne disposait pas des marges de manœuvre nécessaires pour s’y opposer.
Une volonté allemande et européenne de « punir » Chypre et ses citoyens lambda
Ce plan sans précédent consista finalement à « punir » des milliers de déposants innocents des banques chypriotes, pourtant non responsables des erreurs commises par les gérants bancaires, les responsables gouvernementaux et les bureaucrates européens. Cela généra une perte financière énorme, évaluée à 8,3 milliards d’euros, soit 46 % du PIB du pays.
Étude publiée par la Fondation Patriotes pour l’Europe