L’Union européenne,
cheval de Troie du wokisme
sur le continent européen?
De nouveaux termes ont fait irruption dans le débat public, il y a peu au regard de l’histoire politique : woke, wokisme. Tout droit venus des Etats-unis ils recouvrent un pot-pourri idéologique qui conjugue le « décolonialisme », la théorie du genre, le féminisme agressif, le militantisme LGBT, l’idéologie climatique, la déconstruction de la langue vue comme instrument ou révélateur de discrimination…dont l’objet est la dénoncia1on d’une prétendue oppression systémique des minorités qu’il faut éveiller (to wake up en Anglais), afin qu’elles puissent conjuguer leurs lubies pour ébranler le système d’oppression patriarcal blanc occidental supposé être à la source de tous les maux et toutes les discrimina1ons. Nombre d’essais ont été écrit sur ce sujet et il ne s’agit pas ici d’en ajouter un. Il convient toutefois de revenir aux sources de ce mouvement idéologique, largement inconnu du grand public, afin de comprendre ses ressorts et comment il a pénétré les institutions de l’Union européenne.
Au commencement étaient les Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont évidemment une histoire propre, fort différente de celle de l’Europe. Des populations protestantes anglo-saxonnes se sont installées sur un continent peu peuplé, ont petit à petit refoulé les populations autochtones et ont fait venir une population servile d’Afrique, notamment pour travailler dans les plantations. Les vagues successives d’immigration venant d’Europe ont apporté des populations catholiques notamment italiennes et irlandaises mais les rouages politiques furent longtemps détenus par les anglo-saxons protestants. L’histoire politique et sociale du pays a donc été marquée par la prééminence anglo-saxonne protestante, l’esclavage et ses séquelles ainsi que par la guerre de Sécession. Car l’Histoire dure longtemps. Or, précisément, cette Histoire n’a que peu de choses à voir avec celle du continent européen. Il n’est pas inutile de le souligner avant d’aborder un corpus idéologique importé des Etats-Unis vers l’Europe.
L’origine lointaine du terme argotique woke, dérivé de awake, viendrait d’un mouvement anti esclavagiste né en 1860 outre Atlantique et baptisé « wide awake », totalement éveillé. Plus tard le professeur Booker Taliaferro Washington, ancien esclave, publia un ouvrage intitulé « the awakening of the Negro » (le réveil du Noir) dans les pages de la revue mensuelle the Atlantic (septembre 1896).
Il y prônait une vision pragmatique et non moralisante de l’émancipation des Afro-Américains. C’est dans ce contexte intellectuel qu’il fut le premier directeur de la Tuskeyee normal school for colored teachers. Sa vision est émancipatrice mais non conflictuelle.
Une étude de Stéphane Buffetaut
Étude commandée et publiée par la fondation Patriotes pour l’Europe.