L'influence des lobbies écologistes
et en particulier l'imposition de leur idéologie dans l'opinion publique
L’écologie semble être devenue un fait social total, un centre organisateur autour duquel s’articule la vie des sociétés, notamment via des organisations supranationales comme les Nations unies ou l’Union Européenne. Depuis la seconde moitié des années 1960, l’écologie est parvenue à s’imposer dans le champ politique au point d’être omniprésente. Des idées naissent, se développent et pour certaines s’ancrent durablement, légitimées voire banalisées. D’autres paraissent à première vue créées par quelques ONG qui tentent de les imposer, à l’image de l’écocide. Les ONGE (environnementales) apparaissent d’ailleurs comme les fers de lance naturels de l’écologie et de son approche consacrée à l’impact des activités humaines, l’environnementalisme. De Greenpeace à Sea Shepherd, du WWF à l’UICN, plusieurs milliers d’ONGE agissent à divers niveaux, des communautés locales jusqu’aux instances internationales. Pour autant, l’état actuel des technologies de l’information en général et des réseaux sociaux en particulier crée un biais cognitif. La tendance du buzz, de l’agit-prop et la médiatisation qu’ils entraînent apparaissent alors comme les principaux outils de mesure d’action et de performance. À défaut d’être erronée, cette approche est partielle. Notre étude montre que l’écologie telle que nous la connaissons est le fruit d’un travail de coulisses plus que d’estrade.
Pendant des décennies, une lame de fond initiée au sein de cercles internationaux et quelques figures – dont l’une des principales est le Canadien Maurice Strong – a en effet contribué à mettre sur le devant de la scène les concepts de développement durable, de changement climatique, d’objectifs de développement durable, ou d’autres médiatisés plus sporadiquement comme le Jour du dépassement. Par ailleurs, à défaut de pouvoir identifier un vaisseau-amiral de l’écologie, nous retrouvons la plupart du temps peu ou prou les mêmes acteurs – outre Strong – dans le développement de ces idées : Club de Rome, famille Rockefeller, WWF. Mais si des aspects politiques, économiques et sociétaux ont permis de rassembler des parties opposées depuis la Conférence de Stockholm jusqu’aux COP annuelles, c’est aussi grâce à l’implémentation d’un élément philosophique, presque eschatologique : la promotion par ces mêmes acteurs du sentiment d’appartenir à une même planète et à une même humanité, et de partager des préoccupations et des référents communs. Loin de se cantonner aux années 1970, cette pensée – le New Age – a pris son essor et a su faire converger la philosophie de multiples spiritualités, participant de manière soutenue à la diffusion des idées écologiques jusqu’à aujourd’hui. Cela, jusqu’aux plus hauts lieux avec notamment la Charte de la Terre et son corollaire pratique, nommé à l’époque Agenda 21 et devenu Agenda 2030. En somme, les éléments que nous avons réunis montrent que la médiatisation des concepts écologiques ne dépend pas de l’intensité d’un buzz médiatique ni du travail de terrain mené par des ONG, mais est pour l’essentiel une création de cercles dirigeants. Cette position d’autorité naturelle facilite par la suite leur ruissellement et leur relais au travers des caisses de résonance médiatiques et d’ONG qui se reconnaissent dans leur approche. Dit autrement, Greta Thunberg (l’estrade) a été rendue possible grâce à Maurice Strong (les coulisses).
Nous avons séparé notre étude en deux parties complémentaires. La première prend essentiellement la carrière de Maurice Strong comme fil d’Ariane, afin de saisir la naissance et la diffusion des idées écologiques d’un point de vue descendant (top-down). La seconde part de cinq concepts pour cartographier l’écosystème qui les a fait naître et qui peut – le cas échéant – expliquer leur influence et leur médiatisation. Nous avons par ailleurs complété notre propos de brefs éléments sur l’ingénierie sociale afin de proposer quelques clés de compréhension sur les leviers psychologiques et cognitifs qui permettent à une idée de s’ancrer avec l’assentiment voire le soutien de ses publics-cibles.
Étude publiée par la Fondation Patriotes pour l’Europe