Immigration : le grand défi de l'Europe
Le dernier Italien naîtra probablement en 2225 et la population ethnique italienne sera éteinte d’ici 2307. C’est l’apocalypse qui nous attend. Comme tout le monde le sait désormais, l’immigration n’est pas la seule solution au problème démographique en Europe. Dans de nombreux États, les politiques familiales, lorsqu’elles sont mises en œuvre avec sérieux, ont produit des résultats significatifs. Il s’agit cependant de processus extrêmement longs. En revanche, la fécondité des familles immigrées, des femmes immigrées, est largement supérieure à celle des femmes européennes, donc pour l’instant on ne peut qu’atténuer l’effet, le ralentir. Face à ce paysage démographique, il devient évident que la lutte contre l’immigration illégale est une priorité si nous ne voulons pas que se réalise le scénario apocalyptique de l’extinction des peuples européens. Une éventualité qui concerne non seulement l’Italie, mais plus ou moins aussi tous les autres pays européens, à des moments différents.
Le problème a une dimension européenne. Non seulement parce qu’il s’agit de l’ensemble du continent, mais parce que l’Union a sa propre responsabilité. J’ai un profond respect pour les institutions européennes, mais sur le phénomène migratoire, l’UE a subi l’un de ses plus gros échecs. Donc, je ne crois pas aux « solutions européennes » en matière de politiques migratoires. Je n’y crois pas parce qu’il n’y a pas de volonté des États membres de les poursuivre de manière coordonnée et parce qu’il existe des sensibilités différentes entre les différents pays et entre les différentes couleurs politiques que peuvent avoir les gouvernements qui se relaient dans nos capitales. Il est donc difficile d’identifier une solution pratique collective et coordonnée de la part de l’Union européenne. Comme je l’ai appris au cours de mon travail au fil de toutes ces années, si et quand l’Union européenne mettra en place des politiques migratoires qui luttent sérieusement contre l’immigration illégale, des politiques économiques qui facilitent la vie des familles, je serais la personne la plus heureuse au monde. En attendant, je pense que chaque État membre doit commencer à faire sa part. Voyons donc ce que l’Italie peut faire. Il y a quelques années, un ministre de l’Intérieur a tenté d’empêcher les débarquements et y est parvenu. Un succès qui nous dit deux choses : d’abord, que si nous voulons stopper les flux illégaux, nous sommes parfaitement capables d’y parvenir. Par conséquent, ces changements de population ne sont en aucun cas quelque chose d’inéluctable, car le discours dominant nous colporte plutôt qu’il s’agit d’un phénomène historique auquel on ne peut rien faire. Au contraire, comme tous les phénomènes géopolitiques, il peut être géré. Et il est extrêmement important de le faire. Mais c’est aussi extrêmement complexe. Il s’agit d’un phénomène qui peut être maîtrisé grâce à des investissements et à une planification sur le long terme. Il ne s’agit donc pas d’un problème à court terme, mais d’un problème à moyen et long terme. Cependant, c’est possible.