Lettre Diplomatie & Défense

A peine nommé Premier Ministre par décret royal, le prince héritier, Mohammed bin Sultan, a donné une illustration de la politique strictement nationale qu’il entend désormais conduire avec la décision de réduire la production de pétrole.
La réduction de la production de pétrole : un casus belli
La décision de l’OPEP+ de réduire de 2 millions de barils par jour sa production a été incontestablement un casus belli pour les Etats-Unis dans la mesure où elle est intervenue quelques semaines avant les Mid-terms (8 novembre). Cette décision est une humiliation d’autant plus cuisante pour l’Administration Biden qu’elle vient annuler les effets escomptés de la visite présidentielle en Arabie à la mi-juillet, qui était déjà en soi une volte-face après les propos de campagne.
Si l’on remonte plus loin dans le temps que la campagne électorale de M. Biden, on trouvera la raison profonde qui a poussé l’Arabie à se désengager – sans se séparer – de l’alliance américaine : dès les Administrations Obama I & I (les pires de l’ensemble des Administrations américaines depuis 1945 selon les Saoudiens), le désengagement est américain et stratégique : la priorité américaine donnée à l’Indo- Pacifique sur le Golfe et l’Europe.
Une réduction prise par trois pays réputés proches des Etats-Unis…
L’effort de réduction commence dès le 1er novembre, une semaine donc avant le grand rendez-vous politique américain. Mais son effet, assez limité, est surtout psychologique : les trois pays réputés proches des Etats-Unis – l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et le Koweït – sont les principaux responsables de cette décision. Le geste est ainsi délibéré et véhicule quelques messages-clés.
Une réduction qui véhicule trois messages
Cette stratégie de l’OPEP+ qui diverge des pays occidentaux mais qui converge avec celle de la Russie s’est en effet d’abord voulue préventive : les pays producteurs voulaient éviter à tout prix que le G7 n’impose le plafonnement du prix du pétrole.
Elle est aussi curative car pour l’ensemble des pays de l’OPEP+, la hausse des prix du pétrole permet de revenir à l’équilibre voire aux surplus budgétaires et de relancer de manière dynamique la politique de diversification et de développement des économies régionales.

Sommaire

GOLFE

    • La réduction de la production de pétrole ou la défense de ses
      intérêts nationaux
    • Proche-Orient: Israël et le Liban délimitent leur frontière
      maritime pour exploiter le gaz

EUROPE

  • Turquie : montée des provocations en 2023
  • Allemagne: « la responsabilité d’une nation leader », analyse
    du discours du Président de la SPD

AFRIQUE

  • Entre choc de la dette et nécessité de défendre son
    patrimoine : un choix cornélien
  • Sénégal : adhésion aux pays exportateurs de gaz

Défense

  • L’Europe centrale: à l’heure allemande dans la défense
    anti-missiles ?
  • Allemagne: le Fonds spécial ne fait plus recette
  • Maroc: de nouvelles acquisitions israéliennes
  • Algérie et Maroc: réarmement croisé

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