Le 10 juin dernier, la Fondation Patriots for Europe organisait au Parlement européen une conférence consacrée à un enjeu stratégique trop souvent relégué au second plan : l’avenir des relations entre l’Union européenne et l’Inde, tant sur les plans politique qu’économique. À cette occasion, plusieurs experts issus de différents horizons se sont réunis pour un tour de table riche en enseignements, abordant des thématiques aussi variées que la souveraineté, la culture, la sécurité ou encore le respect des identités. Tous ont convergé vers un même constat : la nécessité de renforcer les liens existants entre l’Europe et l’Inde.
Rétablir le dialogue, favoriser la diplomatie
Thierry Mariani, député français au Parlement européen et membre du groupe Patriotes pour l’Europe, est intervenu pour rappeler le rôle central de l’Inde sur la scène internationale. Celle-ci n’est pas seulement la première puissance démographique mondiale, mais également un acteur économique majeur, partageant avec l’Europe un attachement aux nations, à la souveraineté et aux enjeux de sécurité.
Selon lui, l’analyse du parcours récent de l’Union européenne, mise en perspective avec l’évolution du monde depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, révèle une recomposition profonde de l’ordre international. Le monde semble désormais s’organiser autour de blocs mondiaux et régionaux, tant sur le plan politique que commercial. Dans ce contexte, il estime que les dirigeants européens ont conduit l’Union et le continent dans une situation délicate.
Trois ans après le début du conflit, l’Europe entretient des relations dégradées aussi bien avec la Chine qu’avec la Russie, au point de vouloir mettre fin à des relations à la fois politiques et économiques. Parallèlement, une large partie des responsables européens souhaitent maintenir une distance maximale avec la nouvelle administration américaine.
Thierry Mariani a exprimé ses craintes face à cette orientation stratégique, qu’il juge peu efficace. Selon lui, il est au contraire essentiel de rétablir le dialogue et d’ouvrir, sans tabou, des canaux de communication diplomatique, y compris avec les États-Unis, notamment dans l’intérêt des activités commerciales européennes.
Les États-Unis, déterminés à réorganiser le commerce international, souhaitent engager un débat franc sur les déséquilibres apparus au cours des trente dernières années, depuis la fin de la guerre froide. Alors qu’ils entendent redéfinir les priorités de certains secteurs stratégiques, le monde est simultanément le témoin d’une transformation majeure : celle de la numérisation accélérée des économies et des sociétés, engagée depuis une dizaine, voire une quinzaine d’années.
Ainsi, si ce débat est plus que jamais d’actualité, l’Union européenne a tout intérêt à veiller sur ses propres intérêts. L’Inde est un exemple extrêmement inspirant de la façon dont son gouvernement a fait preuve d’un patriotisme sans faille dans un contexte politique et économique mondial, par ailleurs, très perturbé. Il a fait preuve d’une approche pragmatique. Cette nation a su s’imposer sans céder aux pressions des grandes puissances. Aujourd’hui, elle cultive des relations apaisées avec toutes les grandes régions et tous les grands blocs du monde. L’Union européenne se doit d’adopter une approche pragmatique et patriotique du commerce international et de la politique internationale, en plaçant résolument les intérêts européens au premier plan.
En discutant de manière franche et transparente avec d’autres grands marchés régionaux et d’autres économies, nous pourrons explorer les possibilités futures de coopération.
Étude publiée par la Fondation Patriots for Europe