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Conférence :
La montée de l’antisémitisme en Europe après le 7 octobre
21 janvier 2025
Des actes antisémites sont recensés partout en Europe et aux Etats-Unis. Selon l’enquête 2024 de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) , 96% des Juifs dans l’UE ont été confrontés à l’antisémitisme, en ligne ou dans leur quotidien au cours de l’année précédente. Le 22 janvier 2025, la Fondation Patriots for Europe organise une conférence sur la montée de l’antisémitisme en Europe, après les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Antonino D’Anna, journaliste et auteur, y présentera son livre d’entretiens « La grande peur », édité par la Fondation.
Intellectuels, écrivains, journalistes, diplomates expriment leurs inquiétudes sur cet antisémitisme d’atmosphère qui se propage dans les sociétés occidentales, surtout dans les universités américaines et européennes. Ils dénoncent en particulier l’incohérence des militants progressistes LGBTQ+ qui soutiennent les terroristes islamistes du Hamas qui torturent et exterminent entres autres les homosexuels, mais aussi l’instrumentalisation de l’antisémitisme par l’islamisme radical et l’inaction de l’UE face à cette menace grandissante. Chacun d’eux analyse la montée de l’antisémitisme sous un angle particulier, tout en soulignant le rôle essentiel d’Israël dans la défense des valeurs européennes face à l’islamisme radical.

Alon Bar, ancien ambassadeur d’Israël en Italie, critique vivement le manque de soutien de l’Union européenne envers Israël dans sa lutte contre l’islamisme radical et l’antisémitisme. Pour Bar, l’UE semble plus intéressée par la diplomatie de l’apaisement que par une véritable solidarité avec Israël, un partenaire stratégique dans la lutte contre l’islamisme radical.
Magdi Cristiano Allam, écrivain et journaliste égyptien converti au christianisme, va dans le même sens . Menacé de mort par des groupes islamistes, Allam est l’auteur de plusieurs ouvrages où il critique l’Islam, l’antisémitisme et la politique européenne. Pour lui, « Israël est la première ligne de défense contre l’islamisme radical, et sa chute signifierait non seulement la perte d’une nation démocratique, mais aussi l’effondrement des valeurs de liberté et de civilisation auxquelles l’Europe est censée adhérer. » Allam avertit que l’absence de soutien à Israël et la complaisance envers l’islamisme radical auront des conséquences catastrophiques pour l’avenir de l’Europe.
Ce manque de soutien de la part de l’UE est d’autant plus problématique qu’Israël fait partie intégrante de la civilisation européenne. Anna Cinzia Bonfrisco, ex-députée au Parlement européen et ancienne membre de la délégation pour les relations de l’UE avec Israël, rappelle que « l’Europe, dans ses racines judéo-chrétiennes et gréco-romaines, porte en elle une responsabilité historique envers Israël. Nous ne devons pas oublier que la civilisation européenne, dans ses fondements, repose en grande partie sur les valeurs que l’État d’Israël continue de défendre aujourd’hui. » Bonfrisco souligne que soutenir Israël n’est pas seulement une question de politique étrangère, mais une question d’identité européenne, affirmant que l’absence de solidarité envers Israël revient à renier ces racines et à affaiblir l’intégrité de l’Europe elle-même.



Cette absence d’empathie et de soutien des autorités européennes et occidentales s’est nettement vue à propos du massacre des femmes israéliennes.
Celeste Vichi, présidente de l’Union des Associations Italie-Israël, soulève le silence assourdissant du mouvement #MeToo face aux violences spécifiques faites aux femmes israéliennes lors du massacre du 7/10.
« Elles ont été violées, massacrées, mutilées, et aucune des grandes organisations féministes internationales n’a dit quoi que ce soit », dénonce Vichi.
Elle critique l’hypocrisie de certains mouvements qui prétendent défendre les droits des femmes mais restent muets quand il s’agit des atrocités perpétrées contre des femmes juives, mettant en lumière un double standard où les victimes israéliennes semblent moins dignes d’indignation.
Cette violence antisémite s’est même exprimée de façon décomplexée dans les pays européens et aux Etats-Unis.
Pourquoi la vie d’un Juif compte moins que la vie d’un palestinien? Pourquoi les victimes israéliennes semblent-elles moins importantes que les victimes palestiniennes aux yeux de l’UE ?
Selon Gil Siegal, médecin, juriste et professeur d’éthique à l’université de Tel-Aviv et aux États-Unis, ce deux poids, deux mesures est lié au culte du pacifisme adopoté par l’Union européenne depuis la Seconde Guerre Mondiale : « Pour éviter à tout prix la guerre, l’Europe soutient la cause du faible contre le fort. Israël, perçu comme une puissance militaire, devient l’ennemi à abattre, tandis que les actions violentes du Hamas sont souvent excusées. » Siegal met en évidence cette logique erronée qui conduit l’Europe à faire passer ses idéaux de paix avant la réalité du danger que représente l’islamisme radical pour la stabilité mondiale.
Cette violence antisémite a fait rage en Israël mais elle s’exprime également de façon décomplexée dans les pays européens et aux Etats-Unis.
Alexander Shabbos Kestenbaum, étudiant à Harvard, a intenté un procès contre l’université en raison du traitement discriminatoire des étudiants juifs et de la tolérance de l’antisémitisme sur le campus.
« Ce qui m’a le plus affecté, ce n’est pas l’acte de terrorisme lui-même, mais que de nombreuses personnes que je croyais être mes amis et alliés ont célébré ce massacre ou blâmé les Juifs« , a-t-il déclaré.
Son procès met en lumière une réalité inquiétante : l’antisémitisme est de plus en plus toléré dans les universités occidentales, et même des institutions prestigieuses comme Harvard sont confrontées à des accusations de ne pas protéger leurs étudiants juifs contre la haine croissante.
Enfin, Antonino D’Anna, à travers son livre d’entretiens, nous rappelle que l’antisémitisme, loin d’être un vestige du passé, est un phénomène vivant, alimenté par des idéologies contemporaines qui cherchent à diviser et à détruire les sociétés libres. Il soulève la question cruciale de la responsabilité de l’Europe face à cette montée de la haine, soulignant que l’inaction pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’avenir de la région et du monde occidental.



